Je suis toujours dégoûté par la bien-pensance mainstream qui sévit partout où elle se répand et sur le terrain de la victimisation c'est la même chose, c'est un mal qui se répand. Il est très mal venu de secouer un peu quelqu'un qui se victimise en lui disant qu'il ferait mieux de s'en remettre de se bouger un peu et d'arrêter de "pleurer sur son sort".
Aujourd'hui la victime a tous les droits sauf devant la justice où elle est négligée, maltraitée, ignorée.
Nous sommes entré dans la civilisation de la victimisation. Notre justice est exsangue et c'est le mal qui ronge la société mais l'on ne mesure pas toutes les implications qu'engendre cette justice qui ne joue plus son rôle.
Il est important de rendre justice mais la France n'en est plus capable, pire elle ne souhaite plus rendre la justice, sans doute que le travail est devenu trop important. C'est donc à vau-l'eau que les justiciables se débrouillent tant bien que mal au milieu des criminels. Ainsi la victime est bafouée et le criminel court toujours.
Les victimes spoliées se rassemblent en groupe victimaire, c'est la naissance du communautarisme et de la société de la victimisation.
Comment peut-on encore faire sens ensemble, retrouver du courage pour affronter ensemble les défis d'un monde de plus en plus mondialisé, si n'importe quel petit bobo fait que tout s'arrête et que l'on se met à pleurer sur le sort de la victime.
La culture victimaire devient réalité.
Je regarde à la télévision ce dimanche soir chez Delahousse oui c'est comme cela que l'on dit quand on regarde le journal présenté par Laurent Delahousse et j'y vois une jeune femme talentueuse que tout le monde aime en ce moment c'est Clara Luciani, elle a une voix et des paroles tout à fait originales et très agréables.
Tout va bien et puis Clara Luciani se met à se victimiser, elle raconte que dans son enfance elle était plutôt solitaire et renfermée, elle met cela sur le dos de sa grande taille en indiquant qu'à 11 ans elle mesurait déjà 1 m 76 cm c'est très précis mais quel dommage ! Quel dommage de se complaire à se victimiser ainsi. Maintenant c'est presque cela qui la définit le plus ! Elle n'est plus talentueuse, on se moque de ses chansons, c'est devenu un enfant victimaire !
C'est navrant de lâcheté devant tous les enfants que nous avons été, nous avons tous eu à surmonter des difficultés, des handicaps des traumatismes des brimades des remontrances et nous avons eu le caractère de passer au travers, de nous rendre plus fort pour affronter un monde et le façonner.
Alors son argument pour se victimiser c'est de dire qu'elle se raconte pour que cela serve aux autres enfants qui pourraient être victime aussi. Mais que c'est naïf, cette volonté de servir aux autres, elle est belle splendide talentueuse, comment la pauvre petite victime pourrait se transposer dans son histoire ? L'effet est au contraire à l'opposé, celui de rabaisser la pauvre victime qui se sent alors encore plus éloignée de ce modèle de réussite et qui doit trouver encore plus difficile d'arriver à s'en sortir.
Finalement Clara Luciani ne fait qu'enfoncer les autres qui se sentent alors rejetés encore plus loin.
La victime attend que le monde se façonne à son image, c'est égocentrique et nombriliste. Il vaut mieux apprendre aux enfants à surmonter les épreuves de la vie plutôt que d'y rester coincé comme empêché comme une victime dans une posture de lâche ; "si le monde ne se met pas à mes pieds, je fais une crise de victimisation !".
Non ce n'est pas le bon chemin, le monde de l'enfant roi a vécu et comme le disait je ne sais plus quel philosophe, le monde de Françoise Dolto était utile en son temps mais ce temps est révolu. Il est temps de se mettre en posture d'affronter les épreuves qui nous arrivent.